Suite à la polémique au sujet de l’affiche du spectacle : « Les Copains d’en Bas, Chroniques d’un quotidien dans la cité Magnolia », la représentation prévue le 09/01/24 n’aura finalement pas lieu. Voici un communiqué de presse
Communiqué de Presse de l’équipe du spectacle
« Les Copains d’en Bas. Chroniques d’un quotidien dans la cité Magnolia »
Lundi 8 janvier 2024
Nous devions jouer notre spectacle « Les Copains d’en Bas. Chroniques d’un quotidien dans la cité Magnolia » à Grenoble le mardi 9 janvier 2024, événement organisé par la ville de Grenoble.
Nous ne sommes pas à l’origine du bandeau apposé sous notre affiche par l’organisateur, bandeau dont le texte a suscité une polémique.
Au vu de la cristallisation des tensions et incompréhensions exprimées ces derniers jours sur les réseaux sociaux, nous, l’équipe artistique du spectacle, souhaitons reporter la représentation. A ce stade, jouer nous semblerait contre-productif par rapport au projet initial et à notre désir de créer un dialogue serein dans le quartier.
Notre spectacle, créé en 2018, est inspiré d’une histoire vraie, vécue par les comédiens. C’est l’histoire d’une tentative de rencontre entre des mondes qui souvent s’ignorent, se méconnaissent. Le spectacle témoigne d’UN quotidien et si chaque habitant du quartier racontait SON quotidien, l’histoire serait différente.
Et il a justement pour objectif de permettre d’ouvrir de vrais espaces de dialogue sur une réalité complexe concernant ce qui se vit dans certains quartiers dit « de banlieue »,
« difficile »…
Il ne cherche évidemment pas à dire aux habitants « comment vivre » dans leur quartier !
En choisissant de vivre dans ce quartier, nous n’avions pas le projet d’en faire un spectacle. Quand nous l’avons quitté après plusieurs années, beaucoup de personnes, et notamment des éducateurs dans le quartier nous ont dit « Votre manière de parler du quartier et de ce que vous y avez vécu notamment avec les jeunes, ce n’est pas ce que l’on entend d’habitude dans les médias. Vous êtes comédiens, vous devriez raconter cette histoire. »
Et c’est ce que nous faisons depuis six ans !
Le spectacle évoque les difficultés et les joies vécues dans ce quartier. Dont la violence qui est bien réelle, les tensions liées au trafic dans la cage d’escalier, mais aussi de magnifiques moments de solidarité et de combats partagés avec les voisins, associations et éducateurs du quartier.
Nous avons eu la chance de jouer ce spectacle plus de 80 fois dans des contextes très différents et devant des publics variés : théâtres, festivals, lycées, collèges, MJC, Maisons de Quartier, Centres Sociaux, Ministère de la Cohésion des Territoires,… ; avec à chaque fois des échanges vrais et constructifs après les représentations.
Ceux qui peuvent parler de manière la plus juste du spectacle, sont ceux qui l’ont vu.
Comme cet agriculteur en Bretagne : « Par la justesse de vos propos et l’évocation de situations vécues, vous nous avez fait découvrir l’existence difficile d’un monde que nous ne connaissons pas suffisamment. Cela permet à chacun d’entre-nous de réfléchir plus sereinement aux préjugés que nous portons vis-à-vis de ce sujet complexe et particulièrement difficile. »
Ou cette femme dans un quartier populaire du Var : « Vous avez su nous transmettre ce que vous avez vécu, craint, partagé, fêté, espéré… si bien que Barbichette et ses copains c’est comme si on les avait rencontrés le temps d’une soirée. Ce spectacle vaut le coup, il nous permet de changer notre regard ! »
Et cet homme visiteur de prison : « L’écriture, la mise en scène, la ponctuation musicale, l’interprétation contribuent parfaitement à servir votre propos. Vos échanges authentiques avec les dealers illustrent ce chemin étroit et hasardeux entre »sans jugement » et »sans complaisance ». »
Et enfin ces élèves dans un lycée de Savoie :
« J’ai apprécié la pièce de théâtre « les Copains d’en bas » qui aborde selon moi un sujet qui n’est pas assez traité. Ils nous font tantôt sourire tantôt avoir la larme à l’œil. Cette pièce m’a fait ouvrir les yeux et réaliser à quel point il peut être dur de vivre en cité et m’a fait prendre du recul sur les préjugés qui persistent autour de ces quartiers. »
« Cette pièce de théâtre amène à se poser de réelles questions sociales sur ce qui est appelé la mixité et les conditions de vie dans ces quartiers. »
Des retours comme ceux-ci, nous pourrions en partager beaucoup d’autres. C’est pour cela que nous faisons notre métier de comédien, que jour après jour nous racontons nos histoires sur scène. Aujourd’hui notre société souffre du temps médiatique des réseaux sociaux où tout doit être immédiat, simplifié et si possible polémique.
En tant qu’artistes, nous pensons qu’il est de notre responsabilité de tenter de rentrer plus en profondeur dans les réalités dont nous parlons, de chercher à mettre la lumière sur la complexité et de permettre des dialogues vrais sur des sujets qui ne peuvent se résumer en une phrase et quelques commentaires sur internet.
Contact Compagnie Artiflette 06 28 35 81 59
